Women In Tech : Portrait de Geneviève, dev libérée des codes
Women In Tech : Portrait de Geneviève, dev libérée des codes
Nous sommes le 8 mars, journée internationale des droits de la femme. À cette occasion, et dans la lignée de Women in Tech, la série de portraits de femmes devs lancée par nexten.io, nous vous présentons le parcours de Geneviève, cette jeune entrepreneuse française avide de nouvelles connaissances.
Portée par l’énergie de la capitale française - entre l’esprit de start-up nation et le mouvement entrepreneurial qui se libère - Geneviève se lance à son compte à 21 ans, alors qu’elle prépare sa deuxième année de licence en école d'informatique. Son leitmotiv ? C’est en codant qu’on devient développeur ! Trois ans plus tard, elle revient sur ses différentes expériences dans le secteur IT, en tant que développeuse noire parisienne.
nexten.io : Hello Geneviève ! C’est un plaisir de t’avoir avec nous en cette journée si spéciale pour les femmes ! Peux-tu commencer par te présenter en quelques mots ?
Geneviève : Tout l’honneur est pour moi ! Bien sûr : Geneviève, 24 ans, je suis en dernière année d’école en informatique et ingénierie et propose donc mes services en tant que développeuse web à des entreprises. Après mon doctorat, j’espère intégrer une entreprise pour me spécialiser dans l’IA, mon domaine de prédilection.
J’ai également créé ma chaîne YouTube qui a pour vocation de proposer des formations et tutos en développement.
nexten.io : Tu as décidé de te lancer à ton compte à 21 ans, alors que tu étudiais. En parallèle, tu as également lancé ta chaîne YouTube et créé des contenus pédagogiques. C’est assez surprenant d’être si proactive, surtout à cet âge ! Comment est-ce que tu l’expliques ?
Geneviève : À vrai dire, je ne sais pas trop, je pense que c’est l’accumulation de plusieurs passions - combinée à ma curiosité naturelle - qui m’a poussé naturellement vers l'entreprenariat et plus largement vers l’idée qu’il faut tenter et se lancer, quitte à échouer. De plus, j’avais hâte de mettre en pratique mes connaissances, je code depuis la fin du lycée, et j’avais plein de choses à me prouver à moi-même !
J’ai débuté doucement : j’ai créé mon auto-entreprise en 2017, mais j’ai commencé à démarcher réellement fin 2018, début 2019. Au départ, je proposais à mes clients des petites prestations de maintenance, notamment pour les sites e-commerçants, en réparant quelques bugs ici et là. Petit à petit, j’ai su gagner la confiance de mes clients et ceux-ci m’ont proposé des projets à plus grande ampleur, et je travaille désormais sur des projets d’IA, mon domaine de prédilection !
De plus, vivant à Paris, j’ai la chance de baigner dans une atmosphère économique et culturelle qui pousse à se lancer à son compte. Entre la culture start-up nation et notre génération qui redouble de créativité pour créer des vidéos, des podcasts, etc., toutes les étoiles étaient alignées ! Pour moi, franchir le pas était assez naturel. Autour de moi, d’autres personnes de ma génération n'hésitaient pas à faire le grand saut, à créer des vidéos, des communautés autour de sujets qui leur tenaient à cœur. C’est pourquoi je n’ai jamais vraiment eu peur, car je voyais bien que je n’avais pas besoin d’être une experte pour intéresser les gens. L’important, c’était de rester authentique, et de montrer qu’être débutant et monter en compétences petit à petit apporte tout autant qu’être un dev aguerri au code.
nexten.io : Aujourd’hui est la journée internationale des droits des femmes. Y a-t-il des femmes dans l’IT qui t’inspirent ?
Geneviève : Pour rester dans la même veine “startup”, je pourrais citer Mayuko, une dev américano-japonaise qui travaille dans la Silicon Valley, avec Netflix entre autres. J’aime beaucoup également le travail de la programmeuse américaine Bukola. Une dev noire qui travaille pour Google, fait rare dans le secteur du développement ! Les développeurs de couleurs, femmes de surcroît, sont encore trop peu présents sur ce marché. Enfin, sur un autre registre j’écoute beaucoup les podcasts de Pauline Laigneau qui portent surtout sur des sujets Business.
nexten.io : As-tu déjà fait face à une quelconque forme de discrimination face au contenu et aux conseils que tu postent sur YT ?
Geneviève : Jamais ! Jamais personne ne m’a fait un commentaire désobligeant, en rapport à ma couleur de peau ou à mon genre sur ma chaîne YouTube. Bien au contraire : les commentaires que je reçois sont très positifs, et plus encore : encourageants ! Là où je suis fière, c’est que mes vidéos inspirent certains à se lancer. Il est rare, dans le secteur tech, de voir des femmes devs, noires, qui prennent la parole sur les réseaux sociaux et créent des contenus pour former leurs pairs. Et forcément, si on ne se sent pas représenté là où on a envie d’aller, on peut ne pas se sentir à sa place. Ce qui, bien sûr, est complètement faux ! Son genre ou son ethnie importent peu. Bon, après, on ne va pas se le cacher : le fait de parler d’informatique, d’être une femme dev noire sur YouTube, c’est quand même assez politique. Des questions se soulèvent autour de la représentation des femmes et de la diversité, notamment.
Donc non, jamais je n’ai eu à subir de discrimination au cours de mon parcours. J’espère bien que ça restera sur cette bonne lancée !
nexten.io : Est-ce normal selon toi, que certaines femmes n’osent pas se lancer dans le code à cause de l’image du métier de développeur, encore trop masculine ?
Geneviève : Je comprends évidemment que certaines d’entre nous peuvent ressentir de l’appréhension. Pour autant, les femmes ont leur place de droit, elles n’ont pas à demander d’autorisation. Alors oui, nous subissons les conséquences culturelles d’une société qui a pendant longtemps genré les métiers. Mais ce temps-là est derrière nous désormais ! Dans notre société moderne, les discriminations de toutes sortes n’ont plus leur place. Le défi à relever vient plus des personnes qui se sentent menacées par ces nouveaux profils. Mais il faut bien garder en tête que ce sont elles qui se sentent dérangées, pas nous qui dérangeons.
nexten.io : Encourages-tu les femmes à se reconvertir professionnellement vers ces métiers ?
Geneviève : Bien sûr, si c’est votre idée de projet, alors pas d’hésitations à avoir ! Si c’est la peur de vous retrouver isolée, sachez que vous pourrez toujours trouver une figure féminine pour vous épauler : soit au sein de votre équipe, soit à travers les communautés en ligne, les réseaux sociaux ou autres actions de soutien mises en place.
Maintenant, à vous de vous poser les bonnes questions : il ne faut pas non plus aller vers l’informatique uniquement parce que c’est un secteur qui émerge et qu’il y a donc du travail. Il faut réellement avoir de l’appétence pour les sujets IT, car c’est un domaine qui demande beaucoup de travail personnel et de la persévérance. La phase d’apprentissage peut être particulièrement ingrate car très frustrante !
nexten.io : Quelle(s) solution(s) apporterais-tu pour sensibiliser davantage les femmes et réduire cet écart entre effectifs masculins et féminins dans la tech ?
Geneviève : personnellement, je connais deux organismes qui proposent ce type de mouvement. Décodeuses, une association dans laquelle j’ai suivi une formation pour apprendre à développer sur WordPress. Et l’école Ada Tech School, qui propose aux femmes de suivre des formations entre elles, pour faciliter l’apprentissage de ces métiers.
nexten.io : Tu écoutes de la musique pendant ton travail ? Quelle est ta playlist préférée pour travailler ?
Geneviève : Je suis fan du concert de Marvin Gaye qui date de 1971, celui d’Amsterdam ! Sinon, surtout de la musique classique, sans parole, j’aime bien, ça me relaxe et me permet de rester focus. Tu peux retrouver ma playlist ici !
nexten.io : Un mot pour la fin ?
Geneviève : Oui, j’aimerais bien revenir sur un point et le développer un peu plus. J’ai remarqué que ma chaîne YouTube permettait de soulever une problématique dont on s’est encore peu emparé : il y a un besoin de représentation, terriblement silencieux, pour les femmes et les personnes de différentes ethnies qui souhaitent se lancer dans le développement informatique. Si vous vous sentez concerné par ce sujet, alors le meilleur moyen de participer à cette libération de la parole, c’est justement de davantage vous montrer sur vos propres réseaux sociaux. Développez votre image en ligne pour participer à changer les codes ! Montrons nous aussi que nous sommes là, que nous existons. Nous aussi nous avons soif de mentorer, d’inspirer, et de créer du contenu !
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