Women in Tech : Portrait d’Annabelle Buffard, UX/UI designer
Women in Tech : Portrait d’Annabelle Buffard, UX/UI designer
Donner une voix aux femmes inspirantes du secteur IT, tel est l’objectif de «Women in Tech», la série de portraits lancée par nexten.io. Et pour notre premier témoignage, on a sollicité la mémoire d’Annabelle, UX/UI designer chez PwC Luxembourg !
Au programme : son appétence pour l’informatique depuis l’enfance, son parcours universitaire atypique, ses débuts dans le milieu pro et les difficultés rencontrées… Rien que ça !
nexten.io : Annabelle, merci de t’être portée volontaire pour le premier portrait de notre série «Women in Tech». Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Annabelle : merci à vous, c’est un sujet qui me tient vraiment à cœur et qui est encore trop peu démocratisé !
Actuellement, je suis UX/UI designer et Manager chez PwC. Au quotidien, j’accompagne les clients dans l’intégration de l’utilisateur sur leurs différents supports numériques et leurs propositions de services. Je n’ai plus les mains dans le code mais j’interviens davantage sur les phases de réflexion et de stratégie. J’ai également beaucoup d’échanges avec les devs, afin d’assurer que la solution finale demandée par les clients et les utilisateurs puisse être développée.
nexten.io : quel est ton parcours académique ?
Annabelle : Après l’obtention de mon bac scientifique, mon père m’a naturellement conseillé de me diriger vers l’informatique. Et pour cause : depuis mes dix ans, je bidouille les PCs. J’ai d’ailleurs déjà été collée à l’école pour avoir trifouillé les ordis de manière à ce qu’ils ne soient plus accessibles. Hackeuse avant l’âge ! Pourtant, je n’arrivais pas à me projeter dans ce domaine. Le cliché du geek en hoodie me refroidissait, malgré mon addiction aux mangas et aux jeux vidéos ! C’est donc en communication et en journalisme que j’ai orienté mes études.

À l’époque, j’étais la seule à posséder un MacBook, alors que la plupart de mes camarades prenaient leur cours sous forme de notes papier. Du coup, j’avais beaucoup d’amis ! J’ai décidé de créer un site internet où j’y regroupais mes cours que je partageais ensuite au reste de la classe. Mon site tournait tellement bien (même avec les promos suivantes !) que j’ai appris à le sécuriser par après.
Après l’obtention de mon diplôme en com, je n’ai pas trouvé d’offres d’emploi qui me correspondaient et je me suis enfin décidée à me tourner vers la tech ! Comme je préférais les problématiques du frontend à celles du backend, j’ai choisi d’étudier l’infographie en spécialisation web, qui correspond au design des sites et des interfaces. C’est mon père qui était ravi, persuadé depuis toujours que l’informatique était fait pour moi !
L’ergonomie web, c’est vraiment ce qui me fascine le plus : le fait de rendre le web accessible à tous, et sur tous les appareils. J’aime réfléchir à comment améliorer constamment cette expérience !
nexten.io : au lycée, as-tu été sensibilisée aux métiers de la tech ? Combien de femmes étiez-vous lors de tes études ?
Annabelle : En première année, nous étions 3 dans une classe de 14. La dernière année, nous n’étions que 4 femmes pour 30 élèves. C’est sûrement lié au fait qu’on nous parle trop peu des métiers de la tech au lycée. On te dit qu’il faut fatalement passer par la case “mathématiques” pour y arriver. Forcément, ça peut décourager. Pourtant, je suis bien la preuve qu’il n’y a pas de voie royale pour exercer dans la tech ! Apprendre le code, c’est comme apprendre une nouvelle langue, et c’est vraiment dommage de faire peur aux plus frileux en parlant immédiatement chiffres.
Aujourd’hui, c’est tout le corps professoral et le système d’éducation qu’il faudrait revoir ! Les professeurs sont trop peu préparés à ces nouveaux métiers. Et malheureusement, pour que les élèves soient correctement sensibilisés, encore faudrait-il que les enseignants soient également formés pour les accompagner.
Au Luxembourg, les choses bougent : coding Camp, ateliers pour enfants tel que le Code Club, spécialisations dans les lycées… Le ministre de l’éducation prend le taureau par les cornes, mais ce n’est que le début.
nexten.io : question qui fâche, as-tu déjà fait face à une quelconque forme de discrimination (négative ou positive) en tant que femme ?
Plusieurs fois, même ! Lors de mes études en infographie, j’ai eu affaire à un professeur d’art plastique qui m’a fait une remarque largement déplacée. Alors que je n’arrivais pas à dessiner notre exercice, j’en fais part à l’intervenant qui me répond : “de toute façon, tu n’as pas ta place ici, la place d’une femme est dans un foyer. L’informatique, ce sont des études d’homme.” La direction de l’école a réagi rapidement et m’a dispensé du reste de ses cours.
Pour mon premier job, j’ai eu droit à la remarque d’un collègue curieux de savoir pourquoi j’étais habillée “comme ça”. “Comme ça”, c’est-à-dire en sweat et en jean… “Si c’est la mode qui t’intéresse, tu n’as rien à faire ici.”

nexten.io : Que dirais-tu as une femme qui a peur de se lancer ?
Chaque expérience que vous traverserez vous apportera quelque chose. Il ne faut pas hésiter à s’intéresser par soi-même, faire preuve de curiosité, se former sur le tas. Une formation de quelques semaines ou mois me semble incomplète pour exercer directement dans l’IT. Par contre, elle offre de solides bases pour mieux comprendre le milieu.
Et si vous venez d’un domaine complètement différent, votre bagage vous permet généralement de mieux appréhender les contraintes et problématiques des secteurs que vous connaissez bien. Faites-en votre force !
nexten.io : Y a-t-il des femmes dans l’IT qui t’inspirent ?
Ada Lovelace, pour n’en citer qu’une ! Véritable précurseure dans le secteur informatique, elle prouve que les femmes participent aux progrès, et ce dans tous les secteurs !
nexten.io : Peux-tu nous parler de ton set-up ?
J’ai un MacBook pro 13 pouces classique, auquel j’ajoute un écran 22 pouces. Et puis, bien sûr tous les goodies qui vont avec et qui font qu’on se sent chez soi : des stickers, des stylos, ma tasse préférée…

nexten.io : Ecoutes-tu de la musique pendant ton travail ? Peux-tu nous créer une petite playlist ?
Team Spice Girl à fond : des années 80 à 2000 ! Vous êtes prêts ? Retrouvez ma playlist par ici!
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